Que serions-nous sans les internets? Autre chose, dirait l’autre. Et voilà d’ailleurs ce que nous avons été pendant des millénaires: autre chose. Et que serions-nous sans le papier? Je vous laisse le soin de poser la question à l’autre. Pour ma part, je vous invite à ma dernière parution en date – sur papier cette fois -: Signature, un récit sobre et amusant campé dans les aléas de mon adolescence. Vous lirez ça dans le dernier numéro de Revue Zinc, si le coeur vous en dit. En voici d’ailleurs un court extrait:
« Mais c’est dans les brumes de l’adolescence que la véritable recherche a commencée, alors que j’étais mû par le désir de trouver cette signature authentique, celle qui devait devenir ma fierté, dans les haillons fragiles de mes 15 ans. Je l’ai encore, cette feuille 100 fois griffonnée, ces tentatives répétées et répétées à l’encre bleue, puis noire, puis verte, jaune, rouge, où mon écriture s’entasse pêle-mêle, suivant les lignes de la feuille, puis s’éparpillant au hasard des blancs qui devaient rester sur celle-ci, signant dans tous les sens. Il y a aussi ces « bonjour » au sommet de la feuille, un mot comme un autre, le premier qui m’était venu pour vérifier si chacun des crayons fonctionnait. De toutes ces tentatives, quatre sont encerclées. Peut-être que l’une d’elles s’est retrouvée sur mon premier chèque, sur ma carte d’abonnement au club vidéo du coin, mais je n’en reconnais aucune. Il a fallu bien plus que cette feuille, bien plus qu’une journée, pour fixer, dans le réflexe de ma main, ces traits étranges qui diraient, un jour : voici ce que je suis. »