La haine préfabriquée

André Arthur

Ce matin, M. Arthur, vous avez mis du beurre sur votre pain. Le café roucoulait dans la cafetière tandis que vous lisiez votre journal, tranquille, dans votre bungalow confortable, quelque part dans le monde, à l’abri. Vous avez peut-être mis du lait dans votre café, et en regardant le nuage se former dans votre tasse, vous vous êtes dit : c’est beau.

Vous êtes une personne bien ordinaire, M. Arthur. On peut penser que vous avez fait vos premiers pas en célébrant votre premier anniversaire et que quelques mois plus tard, votre mère était fière de dire à ses amis que vous aviez baragouiné vos premiers mots. Le Québec ne savait pas encore qu’il le regretterait bientôt.

Remarquez, je suis affligé de me dire que si ce n’était pas vous, c’en serait un autre. Et puis d’ailleurs, vous n’êtes pas seul. Vous appartenez à une armée de rhéteurs du mépris, le fiel au bout des lèvres dans vos cris étouffés, comme si vous l’étiez vraiment : excédé, enragé, outré. Parce que c’est le rôle que vous incarnez, sitôt assis derrière votre micro, quelque part dans le monde, à l’abri. Celui qui n’en peut plus de la petite misère, celui qui voudrait la mort symbolique des marginaux, des laissés-pour-compte, des gens ordinaires qui osent revendiquer un monde meilleur. Il vous suffit de les associer à la gauche (qui n’est pas une maladie), aux extrémistes (qu’ils ne sont presque jamais) pour que votre haine trouve sa justification.

Vous êtes un kapo. Un de ceux qui ont choisi le parti du pouvoir. Pour vous ce n’est qu’un show, une façon comme une autre de faire du cash. Vous êtes cynique jusqu’à la moelle et vous réclamez de l’adage odieux qu’il faut diviser pour régner. Vous semez la pagaille avec vos propos incendiaires et vous vous signez. Vous sortez du studio, saluez votre équipe le sourire aux lèvres. Vous êtes un homme gentil, au fond. Et puis vous regagnez votre bungalow, au-dessus de tout, comme si tout ce monde ne vous concernait pas, parce qu’il faut bien gagner sa croûte et qu’heureusement, il y a un dicton qui nous rappelle qu’il n’y a pas de sot métier.

En arrivant à la maison, vous vous lavez les mains de la même eau que Ponce Pilate. Vos doigts ne sont pas crasseux pourtant, il n’y a que votre langue qui soit sale, elle qui n’a fait que ça tout le jour durant : brasser de la marde. Votre réputation est peut-être entachée, certes, mais qui n’a rien à se reprocher, pensez-vous.

Et le soir vous vous glissez dans vos draps, et vraiment à ce moment je ne sais pas comment vous faites. Seul dans la noirceur, votre bungalow plongé dans le silence, le calme. Cette fois seul avec votre conscience, votre journée derrière vous, vous gagnez doucement le sommeil dans le décompte des moutons.

Pas un instant vous ne songez que ce qui a mis du beurre sur votre pain, c’est le mépris. Vous ne songez pas que votre patron ne vous apprécie que parce que vous avez l’audace de traîner les innocents dans la boue, de leur infliger une violence gratuite et, au moment où on attendait de vous des excuses, d’en rajouter.

Pas un instant vous ne songez à ces femmes que vous avez méprisées, les stigmatisant dans votre indifférence. Parce que vous n’êtes pas idiot, vous savez que le portrait que vous avez imagé ce jour-là, c’est celle d’une folle sans dent qui valait tellement rien qu’elle voulait faire une pipe à André Arthur pour 5$. Cette femme, pour vous, n’existe pas. Et ces femmes, dans votre discours, ne valent rien.

Vous savez qu’il y a des gens qui souffrent injustement, que vous seriez le premier à réclamer justice si ça devait arriver à votre fille, à votre sœur, mais à quoi bon vous y intéresser? Le monde est un show qui ne dure qu’une vie, aussi bien en tirer le maximum, quitte à ce qu’on aille un jour cracher sur votre tombe.

Hélas, vous n’êtes pas seul, M. Arthur. Un autre que vous ferait pareil, peut-être même qu’il irait plus loin encore. Mais ça n’enlève rien au fardeau de votre responsabilité. Et puis je ne crois rien de ce que vous dites. C’est impossible votre histoire, c’est une fabrication. J’ai fait la somme de vos propos, j’ai écouté vos sornettes en boucle, j’ai reconnu vos mécanismes éhontés et je me suis rendu à l’évidence : vous ne valez même pas 5$.

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Le pénis dévot

Lili co.

Chère maman,

Je ne me souviens pas d’une fois où je t’aurais dit : Maman, cette semaine j’ai mangé un pénis. C’est pourtant ce que j’ai fait hier. Je sais que tu as toujours été ouverte d’esprit, et puis d’ailleurs ne t’en fais pas, c’était un tout petit pénis d’à peine un an. Et encore, il était mort, déjà.

Tu sourcilles peut-être en lisant ces lignes, et pourtant tu n’as rien dit l’autre jour, quand j’ai mis des couilles dans ton assiette. Tu les as même mangées sans prendre ton couteau, en m’avouant étonnée : C’est bon! C’est qu’au Lili co., il faut toujours faire confiance aux invitations souriantes de Catherine Draws, qui connaît le talent de son amoureux de chef, David Pellizzari.

Je passais par hasard devant le restaurant avec une amie. En tournant le coin de Villeneuve, mon estomac a grouillé. Tu sais comme il a des yeux tout le tour de la panse, mon estomac. J’ai donc écouté mon gros instinct, pénétrant dans le repaire chaleureux du Lili co. Dans l’air se mêlaient le chuintement des voix et des arômes d’épices, adoucies par une touche d’acidité. Du kimchi, peut-être. Derrière le comptoir, un grand blond et une belle brune nous ont accueilli les bras ouverts grand comme ça. Oui, grand comme l’achigan que t’as sorti de la rivière Rouge, cet été.

Aussitôt assis, le grand blond – qui était beau, aussi – nous a dit qu’il y avait un incontournable, ce soir-là : un pénis de veau braisé, dans un ragoût de saucisse habanera et de palourdes savoury, sous un lit de feuilles de moutarde et une pluie fine de chapelure. J’ai dit bravo, et aussi qu’en guise de préliminaires, je prendrais les amourettes d’agneau. Au comptoir, mes voisines m’ont fait un long regard, dont on n’aurait pu dire s’il était sévère ou curieux. J’ai pensé : Que ceux et celles qui n’ont jamais mangé de pénis me lancent la première pierre. Je leur ai fait un clin d’œil et je n’ai rien dit.

Les couilles étaient savoureuses. Accompagnées de radis, servies frites, nappées de miel chaud et d’aïoli, c’était difficile de ne pas penser aux McCroquettes. Je le dis sans vulgarité, de toute façon c’était bien meilleur qu’au McDo. Les couilles fondaient sous le palais et à chaque bouchée, c’était plus fort que nous, on en redemandait : Oui! Encore!

En attendant le plat de résistance, la belle brune m’a montré des photos du pénis de veau. Des organes à faire rougir un taureau. Quatre ou cinq pénis de veau longs et élancés gisaient dans une chaudière, telles des anguilles blêmes, avec un gland qui avait tout du pénis humain. À l’échelle, c’était identique. Ça m’a fait un peu drôle de jeter un coup d’œil à ces photos avant de manger, un peu comme on regarderait un album de photos de notre blonde quand elle avait deux ans, juste avant de lui faire l’amour.

Le plat se présentait cependant en toute pudeur. L’audace du pénis sur le menu suffisait : inutile d’en ajouter. C’était comme faire l’amour sous les couvertures, la lumière fermée, les yeux bandés. C’est plein de surprises et le plaisir n’appartient pas aux yeux, mais au toucher, à l’odorat, au goût. Le pénis de veau, ainsi apprêté, évoquait le gras de bœuf. Offrant d’abord une légère résistance sous la dent, il fondait dans la bouche sous les élans répétés de la langue. La couche braisée produisait par ailleurs un heureux contraste de texture. Soumis à la chair vive et épicée des saucisses, baignant dans le jus de bœuf, le pénis s’est avéré un ajout de taille au plat. Et puis, adoubé à la pulpe moelleuse des palourdes, il travaillait fort pour stimuler l’orgasme. C’était excellent sans être orgasmique : une baise honnête avec qui on dort en cuillère.

Plus jeune, dans notre 4½ à Ahuntsic, dans nos chambres séparées par un petit mur de carton, je me souviens t’avoir réveillée pour moins que ça, en faisant l’amour. Mais là, si tu es libre la semaine prochaine, je t’invite au Lili co, maman. Parce qu’en un tour de main, David Pellizzari fait de la magie avec tout ce qu’il touche. Même un pénis.

Le soleil au bout du tunnel

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J’ai passé la dernière semaine sur L’Isle-aux-Coudres, je vous l’ai dit. Ici, il n’y a rien qui ne soit parfait. Cette marche le long du fleuve qui s’éternise dans le plaisir qu’on y prend, le repas de quelques oiseaux qu’on n’ose déranger, le soleil qui s’étend dans les feuilles multicolores sur la rive en face, et toujours ce calme, celui du fleuve qui vient caresser la grève, métronome des heures. Parfait, je vous dis. Et encore, je ne vous dis rien de ce ciel d’étoiles, la nuit venue.

Les jours passent et la proximité de l’eau m’est chère. Apaisante. Je suis chanceux d’être là. Et je pense à ces histoires qui m’ont fasciné dernièrement. Ces gens qui n’ont jamais vu la mer. Et je ne vous parle pas d’un Ladhakpa dans les montagnes ni d’un Toubou dans le désert, mais des gens qui ont grandi dans une ville portuaire.

Vous avez peut-être été voir l’exposition de Sophie Calle au Musée d’art contemporain, un peu plus tôt cette année. Vous vous rappellerez alors la seconde partie de l’exposition, où des projections vidéo nous montraient des gens observant la mer pour la première fois. Ces gens de tous les âges étaient Stambouliotes et ont grandi, est-ce nécessaire de le rappeler, sur les côtes du Détroit du Bosphore, qui relie la mer Noire à la mer de Marmara. Il m’était fou de penser que nous pouvions vivre si près de l’eau, de tant d’eau, et ne jamais s’y rendre.

La réponse à ma stupéfaction m’est peut-être apparue à la une du Devoir, quelques semaines plus tard : la pauvreté. On y rencontrait, par les mots, Marie Thane, mère monoparentale de deux enfants, habitant à Port-au-Prince. L’article relatait le quotidien de cette petite famille et les sacrifices que devait faire Marie Thane pour joindre les deux bouts. Elle qui avait grandi à Port-au-Prince – capitale haïtienne sur les côtes de la Baie de Port-au-Prince qui rejoint plus loin le Golfe de la Gonâve – n’avait vu la mer qu’une seule fois. Elle s’en souvient comme « l’une des plus douces sensations qu’elle ait éprouvées de sa vie ». La mer a beau être juste là sur la carte, dans le fatras des jours et les impératifs d’un ventre qui crie, elle est parfois loin. Très loin.

Aujourd’hui est un jour ordinaire. Ce n’est pas la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté ou celle de la paix dans le monde, non, simplement un jour comme un autre pour ces gens qui triment. Un jour de plus pour ces gens d’ici et d’ailleurs qui font de leur mieux dans un monde qui leur donne peu de chance.

D’autres, heureusement, essaient de les aider. Depuis bientôt trois semaines, cinq Québécois ont entrepris le projet de parrainer une famille syrienne. D’autres suivront sûrement. En attendant, il y a cinq personnes qui ont besoin d’un coup de main, pour les aider à donner un grand coup de main. Je sais qu’il y a beaucoup de gens dans le besoin. Mais sommes-nous des êtres d’une seule cause? Je nous invite à les soutenir.

Vous pouvez en savoir davantage en suivant ce lien (ou celui de leur page Facebook).

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Le dernier rodéo du cowboy

Monsieur le Premier ministre Harper,

An english message will follow.

Je suis de cette génération qui a construit son humour en écoutant les albums du peuple de François Pérusse. Lorsque je parle de politique fédérale, il y a cette petite voix qui joue dans ma tête, me rappelant ce sketch du contrebassiste qui ne peut pas jouer aussi bas que la politique fédérale, sans quoi il brisera son instrument. En tant qu’homme de troisième génération de souverainistes, la politique fédérale est toujours un peu déprimante.

Grâce à vous, cependant, l’élection de ce soir revêt un caractère tout spécial, et je tenais à vous féliciter pour le travail que vous avez accompli pendant vos quatre mandats de premier dévot de votre chère reine. Je me souviens qu’à chacune de vos réélections, il y a des gens dans le camp souverainiste qui saluaient votre retour, croyant que vous étiez l’ingrédient manquant au soulèvement populaire québécois contre cette damnée fédération. Et pourtant.

Nous voilà quelque neuf ans plus tard et il me semble qu’au contraire, vous êtes à ce jour le plus grand unificateur du Canada. Lorsque mes amis ont quitté le pas de ma porte hier, ils ont scandé, mi-rieurs : « All in for Justin ». Rassurez-vous, personne n’a l’intention de voter pour le parti Libéral aujourd’hui, mais de penser qu’une grande partie de la population québécoise espère qu’un Trudeau soit élu en dit long sur le traumatisme qui habite présentement la province. Il semble pourtant que nous en soyons rendus là.

Il faut souligner aussi l’inspiration que vous êtes pour plusieurs politiciens québécois. Votre mépris de la social-démocratie, qui guidait depuis plusieurs décennies nos décisions, ainsi que votre arrogance ont été récupérés par M. Couillard et ses sbires. Votre héritage, avec les gens que vous avez mis en place dans l’appareil démocratique, semble pérenne.

Je vous écris ces mots, mais je vous assure que je ne suis pas amer. J’entrevois même cette soirée électorale avec délice. Après tout, il s’agit de fêter votre départ. Et comme le disaient nos aïeux : Rien n’est gagné, mais c’est toujours ça de pris.

Dear Mr Harper,

Today is a very important one for us, so I thought I would take the time to address you these words in your own language. I just wanted to make sure that you had your things packed at the 24 Sussex. The moving truck will be there tomorrow, at 8am sharp.

Farewell,

Yannick Marcoux

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Le vote solidaire

© Michel Hébert

© Michel Hébert

Je suis de retour sur l’Isle-aux-Coudres cette semaine. Éperdu dans l’arborescence lumineuse des feuilles d’automne, le dernier chant des oiseaux avant la migration, la sagesse tranquille du fleuve. J’aime la proximité de la vie urbaine, le trafic effervescent de ces vies qui se croisent, la chaleur humaine et le rappel constant de la diversité des existences, mais parfois, une halte à cette folle dérobade vers l’avant fait le plus grand bien. Et tandis que l’idée de revenir me désole, je sais qu’au retour, je serai un être plus apte. Plus réceptif. Parce que la perspective nous rend toujours meilleurs.

Sur la route jusqu’ici, un moment j’ai suivi un motocycliste. De temps à autre, son bras gauche lâchait le guidon et se déployait, comme pointant un endroit précis dans le décor de la route. La première fois, j’ai pensé qu’il signifiait la présence d’un orignal à son passager. La deuxième fois, j’ai douté, et la troisième, j’ai su que c’était autre chose. Il refaisait si souvent le geste que ce ne pouvait pas être un amoureux de la nature, s’excitant pour un décor qui semblait pourtant se répéter. Ce n’est qu’au bout d’un moment que j’ai compris qu’il saluait les motocyclistes qui roulaient en sens inverse. En France, les motocyclistes se saluent avec leur pied, ici, ils le font avec leur bras.

Il y a beaucoup de motocyclistes au mois d’octobre sur les routes de Charlevoix, et il semblait parfois que l’homme devant battait de l’aile, tentant de s’envoler. Je trouvais amusante cette façon de saluer des inconnus que l’on croise une fraction de seconde sur la route, simplement parce qu’ils voyagent, eux aussi, en moto. J’ai songé aux autres situations qui nous invitaient à saluer des inconnus : ces touristes dans un bateau qui envoient la main aux gens sur un autre bateau, les courriers à vélo qui se saluent du bout des doigts, les coureurs qui se reconnaissent d’un hochement de tête, les salutations protocolaires d’un militaire à un autre militaire. Et puis j’ai pensé à toutes ces situations où on ne se saluait pas : les piétons qui se fuient du regard, les gens en voiture qui s’ignorent, les cyclistes qui passent leur chemin. J’ai d’abord cru qu’on ne se saluait finalement que lorsque la situation était plus rare : on croise des passants mille fois par jour, à quoi bon se dire bonjour? Mais ce n’est pas ça. Les gens se reconnaissent entre eux. On salue les gens qui, au moment de les rencontrer, participent au monde de la même façon que nous. On se crée des associations du moment, une confrérie de l’instant, une complicité momentanée. Et je me suis demandé si le 19 octobre prochain, quand je me trouverais dans l’isoloir, je relèverais la tête de mon bulletin de vote pour saluer tous ceux qui, comme moi, voteraient à ce moment-là.

Comme plusieurs, les enjeux soulevés lors de la dernière campagne électorale me laissent indifférent. Nous avons trop souvent assisté à une mascarade rhétorique des principaux chefs, méprisant la population afin de parvenir au pouvoir. Je ne crois pas que le monde gagne à se construire dans la confrontation. La discussion, assurément, le débat, volontiers, mais ce n’est pas en s’assommant avec des mots que l’on avance et je ne vois rien de bon dans cette façon d’échanger qu’ont nos présumés leaders. Cette mascarade pourrait nous décourager d’aller voter. Et pourtant.

Il en est d’autres qui diront que le Canada n’est pas notre pays. Peut-être. Reste que si on me donnait la possibilité de voter pour une cause qui avait une incidence sur une population à l’autre bout du monde, je prendrais le temps de me faire une tête et j’irais voter. Je crois que mon opinion, lorsque réfléchie, est valable : pourquoi m’abstenir?

C’est qu’on ne vote pas pour soi. On vote pour le bien-être de toute une population. Des gens qui vivent une vie similaire à la nôtre, et d’autres pas du tout. Je n’irai pas voter pour quelqu’un que je ne respecte pas, mais j’irai voter lundi prochain parce qu’un jour de plus du gouvernement conservateur dans ce monde serait la reconduction d’une très grave erreur. Et plus encore, j’irai voter avec vous. Tout comme je continuerai de demander une réforme électorale, tout comme je m’acharnerai à descendre dans la rue pour revendiquer un gouvernement qui travaille pour la population. Parce que si nous l’oublions parfois, nous partageons cette expérience humaine, et c’est ensemble et ensemble seulement que nous pouvons la rendre meilleure.

Et en me rendant au bureau de scrutin, je saluerai les passants dans la rue, et au moment de faire un X sur mon bulletin de vote, je saluerai mes voisines et voisins d’isoloir, en homme fier et empathique. Avec l’espoir que cette communauté du moment se prolonge, et qu’au lendemain de l’élection, nous soyons fiers de nous saluer les uns les autres en nous reconnaissant : êtres debout.

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