Jeudis-moi tout

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Il y a quelques années, lors de vacances dans le Maine, j’avais été fasciné par le combat de quelques enfants qui, ayant employé leur journée à bâtir un immense château de sable, avaient mené une intense bataille contre la marée, imposante force de la nature qui avalait le fruit de leurs efforts. C’était un jeu bien sûr, mais il y avait, dans cette lutte contre l’irrémédiable, le reflet de la nature humaine. Un instinct de survie qui se refuse à l’abandon, même si le combat semble vain.

Le documentaire L’arche d’Anote, en première au RIDM+ la semaine dernière et à l’affiche cette semaine à la Cinémathèque québécoise, raconte l’histoire de la population de Kiribati, un pays d’une centaine de milliers d’âmes habitant un archipel d’îles en plein cœur du Pacifique. Le film de Matthieu Rytz présente des paysages envoûtants, une culture forte et quelques personnages inspirants, dont le Président de la République, engagé dans un combat pour la sauvegarde de son pays. C’est qu’avec les changements climatiques, le déplacement géographique des tempêtes tropicales et la montée des eaux, les prédictions les plus optimistes envisagent que Kiribati disparaîtra sous les eaux d’ici le prochain centenaire.

Tandis que la consommation mondiale va croissante et que les mesures pour contrer les changements climatiques demeurent timides, le peuple de Kiribati érigent des digues pour contrer la montée, irrémédiable, des eaux. Un film magnifique, empreint d’une beauté triste, qui fait entendre, une fois de plus, un cri d’alarme pour la survie de la vie humaine sur Terre. À voir.