Monsieur le Premier ministre Harper,
An english message will follow.
Je suis de cette génération qui a construit son humour en écoutant les albums du peuple de François Pérusse. Lorsque je parle de politique fédérale, il y a cette petite voix qui joue dans ma tête, me rappelant ce sketch du contrebassiste qui ne peut pas jouer aussi bas que la politique fédérale, sans quoi il brisera son instrument. En tant qu’homme de troisième génération de souverainistes, la politique fédérale est toujours un peu déprimante.
Grâce à vous, cependant, l’élection de ce soir revêt un caractère tout spécial, et je tenais à vous féliciter pour le travail que vous avez accompli pendant vos quatre mandats de premier dévot de votre chère reine. Je me souviens qu’à chacune de vos réélections, il y a des gens dans le camp souverainiste qui saluaient votre retour, croyant que vous étiez l’ingrédient manquant au soulèvement populaire québécois contre cette damnée fédération. Et pourtant.
Nous voilà quelque neuf ans plus tard et il me semble qu’au contraire, vous êtes à ce jour le plus grand unificateur du Canada. Lorsque mes amis ont quitté le pas de ma porte hier, ils ont scandé, mi-rieurs : « All in for Justin ». Rassurez-vous, personne n’a l’intention de voter pour le parti Libéral aujourd’hui, mais de penser qu’une grande partie de la population québécoise espère qu’un Trudeau soit élu en dit long sur le traumatisme qui habite présentement la province. Il semble pourtant que nous en soyons rendus là.
Il faut souligner aussi l’inspiration que vous êtes pour plusieurs politiciens québécois. Votre mépris de la social-démocratie, qui guidait depuis plusieurs décennies nos décisions, ainsi que votre arrogance ont été récupérés par M. Couillard et ses sbires. Votre héritage, avec les gens que vous avez mis en place dans l’appareil démocratique, semble pérenne.
Je vous écris ces mots, mais je vous assure que je ne suis pas amer. J’entrevois même cette soirée électorale avec délice. Après tout, il s’agit de fêter votre départ. Et comme le disaient nos aïeux : Rien n’est gagné, mais c’est toujours ça de pris.
Dear Mr Harper,
Today is a very important one for us, so I thought I would take the time to address you these words in your own language. I just wanted to make sure that you had your things packed at the 24 Sussex. The moving truck will be there tomorrow, at 8am sharp.
Farewell,
Yannick Marcoux