Journal de quarantaine – Jour #29

Journal de quarantaine #29

Crédit photo: Marie-Pier Desharnais

Portraits de crise

Chaque jour, lors de son point de presse, François Legault prend un moment pour remercier nos « anges gardiennes ». Il met ça au masculin, je sais, mais vous lirez ce texte et comprendrez alors pourquoi je l’emploierai plutôt au féminin – tout en vous promettant que ça n’invisibilisera pas les hommes. C’est bien, qu’il prenne le temps de les remercier. Je ne sais pas si ça excuse toutes ces années à leur offrir de piètres conditions de travail pour un salaire insuffisant – je sais bien que la CAQ n’est pas la seule coupable dans cette histoire –, mais les remercier, c’est un début.

Cela dit, qui remercie-t-on, au juste? Du personnel soignant, oui, d’accord. Mais qui? Certain.es journalistes ont pris le temps de parler à ces gens, nous permettant de prendre la mesure de leurs sacrifices et de comprendre l’ampleur de leur tâche. Or, il y a beaucoup de gens à remercier. Plusieurs cas de figure, des situations extraordinaires, des histoires de déchirures et de tendresse qui, je crois, méritent d’être racontés.

À partir de demain, donc, je vous partagerai mes Portraits de crise. Ce sera l’occasion de ne plus simplement placer les anges gardiennes sous une grande auréole collective, une abstraction de bonté, mais au contraire de singulariser leur vécu. Il y a là des récits étonnants qui, en place de chiffres et de prescriptions sanitaires, viendront humaniser une actualité qui s’incarne dans le quotidien.

Faire tout ça prend du temps, évidemment. De mon temps, mais aussi, de leur temps, raison pour laquelle je ne publierai que quelques portraits par semaine. Par ailleurs, je n’entends pas me restreindre aux anges gardiennes, recueillant aussi les récits de ceux et celles dont le quotidien a été particulièrement bouleversé. Demain, par exemple, je ferai le portrait d’une personne âgée, illustrant la vie de ces gens qui, souvent, souffrent d’isolement et de solitude, et qu’on condamne aujourd’hui à davantage d’isolement et de solitude.

Évidemment, quand on lit le portrait de quelqu’un.e, on s’attend à ce qu’une photo y soit rattachée. Mais voilà, j’avais envie de faire autrement. Parce que le confinement rend la prise de photos compliquée, mais surtout parce que j’avais envie de faire ça différemment, j’ai fait un appel à toustes pour illustrer mes textes. Quatre personnes ont levé la main, quatre femmes qui, bénévolement, prêteront leur talent à mes textes.

J’ai très hâte de vous présenter tout ça. Je vous donne donc rendez-vous ici, demain.

 

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